Le Grand Murin (Myotis myotis) est la plus grande chauve-souris de notre région. Il chasse essentiellement en milieu forestier et en particulier dans les vieilles futaies feuillues présentant un sous-étage peu développé, mais il fréquente également les milieux mixtes entrecoupés de haies, de prairies et de bois. Il prospecte lentement ses terrains de chasse, situés dans un rayon de 10 à 15 km autour de ses gîtes, d'un vol ample et souple et consomme principalement des insectes terrestres de taille supérieure à un centimètre qu'il capture au sol après un atterrissage ailes ouvertes et une courte poursuite. Le Grand Murin établit ses colonies de reproduction, assez bruyantes et odorantes, sous les toits, dans des combles ou greniers chauds, le plus souvent dans des châteaux, églises ou bâtiments communaux présentant des espaces inutilisés facilitant la cohabitation. Les femelles sont très fidèles à leur colonie de naissance et seul un très faible pourcentage s'installera définitivement dans une autre nurserie. Suite à un dérangement ou en raison d'aléas climatiques, les colonies peuvent cependant abandonner le gîte et se délocaliser de manière massive. Le Grand Murin hiberne de septembre-octobre à mars-avril dans des sites souterrains à forte hygrométrie avec une température stable comprise entre 7°C et 12°C. C'est une espèce considérée comme semi-sédentaire ou semi-migratrice, mais les gîtes d'estivage et d'hibernation sont généralement éloignés au maximum de quelques dizaines de kilomètres.

►Menaces : Le Grand Murin a subi un déclin considérable depuis un siècle en Europe ; depuis les années 1980, dans de nombreuses régions et notamment en Lorraine, l'espèce semble être en phase de reconquête des territoires et des effectifs perdus. La simplification du paysage et l'utilisation de pesticides en milieu agricole, la rénovation des bâtiments et l'engrillagement ou l'éclairage des accès aux gîtes figurent parmi les principaux facteurs responsables du déclin du Grand Murin. Le caractère grégaire de l'espèce la rend particulièrement vulnérable au dérangement en période de reproduction et aux destructions volontaires en période d'hibernation. A ces facteurs d'origine anthropique s'ajoutent la prédation (notamment par les rapaces nocturnes en sortie de gîte et par la fouine en gîte de reproduction), la dynamique très lente des populations (faible taux de reproduction) et les aléas climatiques pouvant entraîner un taux de mortalité juvénile très élevé.

►Conservation : Le maintien et la reconstitution des populations de Grands Murins impliquent la protection des gîtes occupés et l'aménagement de gîtes potentiels à proximité (quelques kilomètres) des colonies de reproduction connues. Les actions de conservation ou de restauration des milieux de chasse sont également importants, mais plus difficiles à cibler et à mettre en oeuvre vu le grand rayon d'action de l'espèce. Parallèlement aux actions directes sur l'habitat du Grand Murin, l'information et la sensibilisation du grand public sont un aspect essentiel de la stratégie de conservation de cette espèce anthropophile.

(Photo © J.-L. Gathoye ; texte partiellement extrait de Les chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Collection Parthénope et Connaître et protéger les chauves-souris de Lorraine, CPEPESC Lorraine)

Fiches Natura 2000 sur le Grand Murin : BE FR

 

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