Des îlots de nature dans un océan de verdure

Parmi les conséquences néfastes de nos activités humaines, la dégradation et la fragmentation des habitats naturels et semi-naturels représentent sans doute le péril le plus imminent pour la survie de nombreuses espèces sauvages. Ces dégradations subies par notre patrimoine naturel ne sont cependant pas toujours visibles au premier coup d'oeil. Une prairie pâturée intensivement ou engraissée et fauchée plusieurs fois par an apparaîtra toujours verte dans le paysage, mais en y regardant de plus près, on s'apercevra qu'elle abrite beaucoup moins d'espèces qu'une prairie maigre gérée de façon extensive. En réalité, les îlots de nature préservée, abritant une faune et une flore diversifiées, sont de plus en plus rares et de plus en plus isolés les uns des autres, mais le paysage est toujours vert et nous donne l'impression d'un patrimoine naturel préservé. Pourtant, ne nous y trompons pas, nature et verdure ne sont pas toujours synonymes !

Dans le cadre de notre projet, nous voulons contribuer à renforcer le maillage écologique sur le bassin de la Chiers en protégeant certains sites d'intérêt biologique abritant une grande diversité d'espèces sauvages et en créant ou en restaurant des éléments de liaison entre ces sites, pour permettre le déplacement des individus et les échanges entre populations.  A cette fin, nous nous sommes fixé comme objectif d'acquérir, restaurer et protéger 75 hectares de milieux de grand intérêt biologique, de planter 5 kilomètres de haies et 250 arbres fruitiers de haute-tige et de creuser 60 mares pendant les trois années du projet. L'amélioration de la connectivité paysagère par l'implantation de tels éléments de liaison (mares, haies, vergers) sera réalisée sur des terrains dont nos associations ont la maîtrise foncière, sur des terrains acquis dans le cadre du projet INTERREG IVa Lorraine ou encore sur des terrains privés ou publics, grâce à la signature de conventions de partenariat avec les propriétaires.

A Remoiville, un réseau de mares en prairie abrite une population de Tritons crêtés (© V. Schmitt)

Offrir le gîte aux espèces anthropophiles

Parmi les espèces cibles du Projet INTERREG IVa Lorraine, la Chouette chevêche, le Petit Rhinolophe, le Grand Rhinolophe et le Grand Murin ont une particularité : ils comptent sur nous pour leur offrir des lieux de reproduction à la hauteur de leurs exigences. A cet égard, nos aïeux se montraient plus généreux que nous, souvent à leur insu il est vrai. Il y avait toujours un arbre creux dans leur verger ou un saule têtard le long du ruisseau pour accueillir une Chouette chevêche et un recoin de leur grenier où les chauves-souris se sentaient comme chez elles. Aujourd'hui, la situation a bien changé et il faut parfois y remédier par des artifices tels que la pose de nichoirs à Chouette chevêche. Les chauves-souris, quant à elles, peuvent bénéficier de l'aménagement de gîtes de reproduction dans des bâtiments où leur protection et leur tranquillité est assurée à long terme. Nous avons prévu, dans le cadre du projet INTERREG IVa Lorraine, de fabriquer et installer 50 nichoirs à Chouette chevêche et d'aménager, au gré des opportunités, plusieurs gîtes à chauves-souris.

Ces actions, si elles peuvent avoir un effet positif à court terme sur le succès de reproduction et donc sur la conservation des populations ciblées, ne doivent pas se substituer à une stratégie de fond visant à préserver ou restaurer à long terme un paysage bocager de qualité (agriculture plus extensive avec réduction des intrants et pesticides, maintien ou plantation de haies et de prés-vergers fauchés ou pâturés, protection des ripisylves...) et à sensibiliser le grand public à la cohabitation avec ces espèces menacées.

Partenaires

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